Apporter une aide aux enfants de pays défavorisés : c’est le but qui figure dans les statuts de l’association Espoir pour Eux. Dans les faits, nos actions se concentrent essentiellement sur trois pays et quatre structures que nous soutenons dans leurs défis quotidiens et leurs projets de développement : l’orphelinat Joie de Vivre en Haïti, le village de Kagina au Rwanda, et les associations Pour une enfance et Pour l’avenir des femmes et de leurs enfants au Sénégal. Ils sont et restent nos priorités.

Au fil des ans pourtant, et au gré des contacts noués ici et là-bas, d’autres demandes nous sont parvenues et nous avons pu aider et accompagner plusieurs enfants et adolescents sur un bout de leur chemin de vie. Ce 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, est l’occasion de vous en présenter quelques-unes et quelques-uns.

Une bourse pour Yacine

L’accès à l’éducation est l’un des principes de la Convention internationale des droits de l’enfant. Mais dans la pratique, le chemin de l’école, au sens propre comme au sens figuré, est souvent jalonné d’obstacles. A M’bour, au Sénégal, Espoir pour Eux parraine depuis sa création la jeune Yacine, 19 ans aujourd’hui. Arrivée à la fin de sa scolarité, ses bons résultats et sa motivation lui ont valu une bourse pour une formation en gestion d’entreprise à l’Institut de management et de gestion (IMG) qu’elle vient de commencer (fin octobre 2025). Comme la bourse ne couvre pas tous les frais, nous allons continuer à la soutenir pour les trois années que durera sa formation. Nous sommes très fières d’elle !

Les quadruplés du Bénin

Pour beaucoup d’enfants, ce sont les besoins élémentaires qui font défaut, comme la santé, l’eau ou la nourriture, pourtant eux aussi garantis par la Convention des droits de l’enfant. Au Bénin, nous avons ainsi été touchées par la situation d’une jeune maman qui a donné naissance en mai 2023 à des quadruplés. Totalement démunie, elle manquait de tout. Alertées par Osséni, infirmier à Nikki, près de la frontière du Nigéria, mais qui connaît bien l’hôpital de Tanguiéta, jumelé à celui de Delémont, nous avons dans un premier temps envoyé de l’argent pour l’achat de couches et de lait (quatre bébés, imaginez-vous !). Une aide personnelle des membres du comité, à ce moment-là, qui s’est ajoutée à celle d’Osséni, qui ne compte ni son temps ni ses dépenses pour aider les patients dans le besoin.

Après quelque temps cependant, des problèmes de santé sont apparus qui ont nécessité une aide plus conséquente : deux des bébés ont développé une hernie qui menaçait de s’étrangler. Espoir pour Eux a alors décidé de financer ces opérations et les dépenses nécessaires (transport, hébergement et nourriture, soins pré- et postopératoires). Sous-alimentés, les enfants ont tout d’abord séjourné dans un centre de nutrition. Puis l’un des deux a été opéré, tandis que le second ne devra finalement pas l’être.

Comme il sait si bien le faire parfois, le sort s’est acharné sur cette famille, puisque le papa a été grièvement blessé dans un accident de moto. C’est grâce à Osséni et son frère, qui ont vendu un terrain qui leur appartenait, qu’il a pu être opéré. Espoir pour Eux est ensuite intervenue pour la seconde opération qui a permis le retrait des plaques et des broches. Elle a eu lieu tout récemment (novembre 2025) et le papa se porte bien à présent, heureusement !

Zoubérou le survivant

C’est également au Bénin que vit Zoubérou, et c’est également par Osséni que nous avons eu connaissance de son histoire. Orphelin de père, Zoubérou a été victime d’un grave accident de la route à l’âge de 16 ans, alors qu’il revenait des champs où il était allé, après l’école, ramasser de l’herbe pour nourrir le bétail de son oncle. Faute de moyens, il n’a pas reçu les soins adéquats et sa jambe fracturée s’est infectée. La maman a alors vendu tout ce qu’elle possédait pour emmener son fils à l’hôpital. Mais malgré les aides d’Osséni, cela n’a pas suffi et la maman a finalement pris la décision de ramener son fils chez elle. C’est quelque temps plus tard qu’Osséni a été informé que Zoubérou n’allait pas bien et qu’il s’est rendu sur place pour constater que l’infection s’était tellement étendue que le garçon était véritablement au seuil de la mort. Osséni s’est alors démené pour faire amener d’urgence Zoubérou à l’hôpital où, devant la gravité de la situation, les médecins n’ont eu d’autre choix que de procéder à une amputation. Mais c’est ce qui a permis à Zoubérou de survivre ! Espoir pour Eux a payé l’opération et les frais annexes (pansements, alimentation, etc.)

L’histoire ne s’arrête pas là puisque, grâce à l’argent récolté par deux participantes au Corsica Raid Femina, nous avons pu payer une prothèse à Zoubérou et lui offrir une machine à coudre pour qu’il puisse apprendre et exercer un métier.

Trois sœurs courageuses

Au Sénégal, nous épaulons aussi Marieme, maman de 26 ans qui vit avec sa sœur Amy, ses enfants et leur troisième sœur Linda, une jeune femme de 24 ans trisomique. Leurs parents sont décédés et, à l’exception du soutien d’un oncle pour le loyer, elles font face seules aux difficultés du quotidien. Dernièrement nous les avons aidées à payer la caution de leur nouvel appartement, l’ancien étant devenu inhabitable pour des questions de sécurité (une dalle qui menaçait de s’effondrer). Nous prenons également en charge des frais de santé pour Linda, à qui les médecins ont diagnostiqué la tuberculose : nous finançons les consultations, le traitement ainsi que le transport pour Linda et Marieme qui accompagne chaque jour sa sœur à l’hôpital.

A cette liste nous aurions pu ajouter les prénoms d’Abdou, Aminata, Cheikh, Marieme (une autre) et d’autres encore, que nous sommes heureuses d’aider parce que nous voulons que les droits des enfants ne soient seulement des déclarations d’intention, mais qu’ils s’incarnent dans la réalité.

Nos actions ne changent rien à la misère du monde,
mais pour les enfants aidés et soutenus, elles changent tout.